Châteauvieux : Madeleine de la Palud « Princesse des sorciers » au pays de Provence
Une affaire de possession diabolique ou prétendue telle, jugée par le parlement d'Aix en 1611, a donné lieu à une abondante littérature. Cette affaire concerne le curé des Accoules, Louis Gaufridy, condamné pour envoûtement et pacte avec Satan, soumis à la torture avant d'être brûlé vif à Aix, place des Prêcheurs. Elle intéresse le Var pour la triste destinée de "la victime". Celle-ci, Madeleine Demandolx de la Palud, née à Rians en 1593, jeune ursuline en proie à des troubles de langueur et à des terreurs nocturnes, accusa son confesseur, le trop séduisant Gaufridy, de l'avoir ensorcelée par son souffle diabolique, conduite au sabbat, contrainte à toutes ses volontés, connue charnellement "tant derrière que devant" précisera-t-elle dans ses révélations.
Exorcisée à la Sainte Baume, enfin débarrassée de ses encombrants démons, Madeleine Demandolx mena par la suite une vie errante, allant de ville en ville sous étroite surveillance religieuse, se proposant comme maîtresse d'école, toujours vêtue de noir, souvent chassée par la rumeur qui l'accusait de jeter des sorts et de gâter les récoltes. Elle aurait mendié à la porte des églises et même vendu des fagots, ce qui nous paraît un comble pour une prétendue sorcière ! Elle vint enfin, après la mort de son père en 1644, se réfugier dans une bastide que sa famille possédait à Saint-Jérôme, près de Marseille, se consacrant à l'enseignement, à des oeuvres pieuses et à des travaux agricoles. Mais, l'ancienne pénitente de Louis Gaufridy, prince des magiciens, traînait derrière elle une odeur de soufre qui ne la quittera jamais... Lire la suite