Archives de l’auteur : Paul

11 Novembre 1936

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Durant toute la journée du 11 novembre, la pure et cristalline limpidité de l'été de Saint Martin, avec son soleil aux chaudes effluves, a baigné les cimes azurées de nos montagnes et scintillé dans l'or des feuillages mourants de nos forêts.

Sur convocation des Anciens Combattants, deux émouvantes cérémonies, l'une à Châteauvieux, à 11 H 30, l'autre à La Martre, à 15 heures, ont réuni la population de ces deux villages devant le Monument aux morts, fleuri avec une fervente piété.

Respectivement rangés au bord du chemin les habitants regardaient passer le drapeau des Vétérans de l'Artuby porté par un mutilé de guerre, M. Etienne Sauvan, et escorté des vainqueurs de 1918, vieillis et survivant à leur victoire. Puis groupée dans une religieuse atmosphère de souvenir. L'assistance a honoré les glorieux rédempteurs de la Patrie.

A l'appel des noms héroïques, chaque fois la réponse traditionnelle: "Mort pour la France", s'élevait douloureuse et fière. Après avoir déposé sur la balustrade une magnifique palme garnie de fleurs, M. Jules Chaperon, Président de l'Association Régionale des Anciens Combattants a profondément ému l'auditoire en évoquant le sacrifice suprême des enfants de nos montagnes martyrisés par la mitraille. Il a fait appel à l'esprit d'abnégation civique qui peut réaliser parmi les hommes libres la véritable union sacrée, seul rempart inexpugnable contre la rapacité des nations envieuses.

Un banquet populaire de quarante couverts a réuni, au Cercle, les anciens combattants et leurs amis, sous la présidence de M. Jules Chaperon, entouré de M. Lucien Pelissier, chevalier de la Légion d'Honneur, grand mutilé de guerre, et de M. le maire de Brenon.

Exquis et abondant, le menu, entièrement composé de gibier varié et d'autres produits de la montagne, aurait facilement excité la convoitise des gourmets les plus raffinés. Une fois de plus, la gérante du Cercle, Mme Lucie Sauvan, a fait la preuve de cette rare habileté culinaire qui lui vaut une renommée bien justifiée.

La fête s'est prolongée tard dans la nuit, par un concours de belote très animé.

L'Eclaireur de Nice et du Sud-Est. 13-11-1936.

Châteauvieux : Madeleine de la Palud « Princesse des sorciers » au pays de Provence

Madeleine de la Palud Une affaire de possession diabolique ou prétendue telle, jugée par le parlement d'Aix en 1611, a donné lieu à une abondante littérature. Cette affaire concerne le curé des Accoules, Louis Gaufridy, condamné pour envoûtement et pacte avec Satan, soumis à la torture avant d'être brûlé vif à Aix, place des Prêcheurs. Elle intéresse le Var pour la triste destinée de "la victime". Celle-ci, Madeleine Demandolx de la Palud, née à Rians en 1593, jeune ursuline en proie à des troubles de langueur et à des terreurs nocturnes, accusa son confesseur, le trop séduisant Gaufridy, de l'avoir ensorcelée par son souffle diabolique, conduite au sabbat, contrainte à toutes ses volontés, connue charnellement "tant derrière que devant" précisera-t-elle dans ses révélations. Exorcisée à la Sainte Baume, enfin débarrassée de ses encombrants démons, Madeleine Demandolx mena par la suite une vie errante, allant de ville en ville sous étroite surveillance religieuse, se proposant comme maîtresse d'école, toujours vêtue de noir, souvent chassée par la rumeur qui l'accusait de jeter des sorts et de gâter les récoltes. Elle aurait mendié à la porte des églises et même vendu des fagots, ce qui nous paraît un comble pour une prétendue sorcière ! Elle vint enfin, après la mort de son père en 1644, se réfugier dans une bastide que sa famille possédait à Saint-Jérôme, près de Marseille, se consacrant à l'enseignement, à des oeuvres pieuses et à des travaux agricoles. Mais, l'ancienne pénitente de Louis Gaufridy, prince des magiciens, traînait derrière elle une odeur de soufre qui ne la quittera jamais... Lire la suite

La bonne Claudia

  Légendes de l’Artuby (Azur de France 1937-1938). maison-cauvin1 LA BONNE CLAUDIA « Il est plus héroïque de vivre de son chagrin que d’en mourir » Octave Feuillet.   Il avait 83 ans, M. Louis Delphin. Autour de sa calvitie rose tendre, indice d’une riche euphorie, ses cheveux blancs formaient une demi-couronne monacale. A côté de la blancheur de ses tempes, ses yeux d’un bleu sombre ressemblaient à deux fleurs de gentianes au bord d’un champ de neige. A travers son visage glabre, d’un ovale délicat, quelques rides légères étendaient leurs arabesques couperosées. Encore vigoureux et long comme un bel arbre bien droit, ce vert vieillard avait les épaules carrées et solides. Lire la suite

Bonne et Heureuse Année 2016

Le président et les administrateurs de Notre Montagne vous présentent leurs meilleurs Voeux pour la Nouvelle Année (Carte postale du 06 janvier 1931 écrite par l'abbé Jules Chaperon, destinataire : Adrien Vautel). Voeux 1931 jpeg    

Saint-Pierre en Demueyes

St Pierre  Juillet 2014     Rares sont les études et documents relatifs au patrimoine de notre région du Haut-Var. Nous en devons quelques uns aux travaux et recherches de l’abbé Jules Chaperon. C’est le cas de la chapelle de Saint-Pierre en Demueyes, autrefois abbaye Cistercienne dont les recherches historiques situent l’existence au XIIème siècle. Madame le maire de La Martre, Raymonde Carletti, a eu la gentillesse de me communiquer l’étude réalisée par l’abbé Jules Chaperon réalisée en 1904. Afin de rendre ce travail accessible à tous je l’ai retranscrit fidèlement afin qu’il ne sombre pas dans l’oubli. Lire la suite

Un aumônier militaire français témoin du drame arménien.

Deux importants ouvrages ont été écrits sur la vie de Jules Chaperon, il nous a paru utile de mieux les faire connaître. Nous commençons donc par le plus ancien publié en 1996 sous la direction de l'abbé Raymond Boyer et qui, à partir des carnets quotidiens de l'abbé Jules Chaperons, apporte un témoignage poignant sur le drame arménien.
Nous vous en présentons quelques extraits:
Abbé Raymond BOYER Un aumônier militaire français Témoin du drame arménien Journal de l'Abbé CHAPERON (Cilicie 1920 – Constantinople 1921-1923)
Extrait 23 novembre 1922. Makrikeuy 
Une religieuse arménienne, Sœur Suzanne, va à Constantinople à la recherche d'une de ses sœurs arrivée hier soir avec une caravane de réfugiés angoriotes. Ainsi, pendant qu'Ismet Pacha proclame solennellement à Lausanne la libérale protection de son gouvernement sur les minorités de races non musulmanes, la capitale de l'Anatolie expulse brutalement les catholiques deux fois protégés en principe par la France et par le Saint-Siège.
Mention d'une orpheline de 13 ans dont les parents ont été massacrés à Djéra, près de Brousse en septembre dernier. Sœur Joséphine l'avait recueillie dans la foule des réfugiés arméniens campés sous la tente à Ortakeuy. Lire la suite

Les Valeurs de Notre Montagne

Notre association n’a en aucun cas mission de soutenir une expression politique. Chacun de ses membres est libre de ses opinions politiques, religieuses ou philosophiques et, bien naturellement, doit respecter celles des autres. Notre seule limite est celle du respect de la dignité de l’Homme. Nous sommes porteurs de valeurs humanistes qui nous ont été elles-mêmes transmises par nos anciens et notamment par l’abbé Jules Chaperon. Ces nobles valeurs font partie de l’histoire de nos régions du haut pays Grassois et Varois. Lire la suite