La presse du monde entier en a parlé longuement. En Europe et en Amérique sur tous les écrans des villes et bourgades l’actualité cinématographique a déroulé le spectacle de cette merveilleuse caravane avec ses haltes, ses fêtes, ses banquets, les accla- mations de la foule, les sites grandioses qui lui servaient de cadre. On a vu en tête le Ministre du Tourisme M. Gourdeau, son chef de Cabinet, M. Lortie, et autour d’eux les Préfets des Alpes-Maritimes, des Basses-Alpes, des Hautes-Alpes, de l’Isère, les généraux commandant les territoires militaires traversés, les musiques militaires des Bataillons Alpins, MM. les Sénateurs Charabot, Honnorat, Perrier, de Courtois, M. le Député Fayssat, des Présidents de Conseils Généraux, des sous- préfets, des maires en grand nombre, des écrivains comme Marcel Provence, Albéric Cahuet, Maurice Deléon, P. Antomarchi, etc… et parmi tout ce monde officiel une seule soutane, un humble prêtre dont la Légion d’Honneur et les Croix de guerre étaient bien à leur place parmi les nombreux officiers de la Grande Guerre, faisant partie de la Caravane.
Ce prêtre que les autorités ont tout de suite intitulé l’aumônier de la Caravane, n’était autre que notre fondateur, M. l’abbé Jules Chaperon.
Pourquoi était-il là ?
Parce que, en 1907, il a fondé à La Martre le Syndicat d’Initiative de l’Artuby.
Parce qu’il est le président actuel de ce syndicat dont la zone est traversée par la route Napoléon.
Parce que, un soir de décembre 1913, devant les membres de cette Association, après avoir lu une étude très documentée, consacrée par lui au passage de Napoléon dans les montagnes du Var, lorsqu’il revint de l’Ile d’Elbe, l’abbé chaperon fit adopter par les membres présents un vœu demandant aux Pouvoirs Publics de décerner à la route nationale 85 le titre exceptionnel de Voie Napoléon, comme sous les Romains il y avait une Voie Aurélienne.
Parce que, sur la proposition de l’abbé Chaperon il fut décidé en cette même réunion, que le syndicat d’Initiative de l’Artuby ferait apposer au Logis du Pin une plaque rappelant le casse-croûte que le glorieux évadé de l’Ile d’Elbe y fit préparer par Mme Laugier pour lui et son ami Cambronne, le 3 Mars 1815.
Enfin, il était là pour représenter le Var, seul département du parcours, officiellement absent, bien que la route inaugurée traverse son territoire à deux reprises au Logis du Pin et entre le Mousteiret et La Batie, sur la commune varoise de Chateauvieux ; et aussi bien que tout le terrain parcouru par Napoléon de Golfe Juan à Castellane ait fait partie, à cette époque, du Département du Var. Les témoignages de haute et officielle sympathie n’ont pas manqué à l’abbé Chaperon durant tout le trajet. Outre son allocution écoutée avec enthousiasme au château de Séranon son nom et son activité généreuse furent mentionnés en termes élogieux aux banquets de Cannes et de Digne par M. Chabrol, à Malijai par le Sous-Secrétaire d’Etat au Tourisme, M. Gourdeau, au banquet de Gap, par M. Lemaitre, Président du Conseil Général des Hautes Alpes, à Laffrey par le sénateur de Courtois, à Grenoble par M. Lortie, chef de cabinet du Ministre. Partout des applaudissements soulignaient cette évocation du prêtre-pionnier.
Pour terminer, rappelons que le Syndicat d’Initiative de l’Artuby a fait apposer deux plaques commémoratives du passage de Napoléon au Logis du Pin et à Seranon.
Nap. Villehaute.