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Née le 6 mai 1876 à Saint Etienne, Emilie Morel est la fille de Germain Morel, et Adélaïde née Dimbert. Elle a un frère jumeau, Louis, et un frère aîné, Emile (né en 1864). Ses parents ont une boulangerie à Saint Etienne qu’ils vendent en 1891 pour revenir s’installer dans leur pays d’origine, à Saint Georges d’Espéranche. Malheureusement, le père d’Emilie décèdera d’une crise cardiaque peu après leur arrivée à St Georges.
Emilie passe son Brevet Supérieur à Vienne mais fréquente beaucoup Sœur Saint Adrien, la directrice de l’école des filles à St Georges. Elle l’accompagne dans ses visites médicales et apprend beaucoup ainsi sur le soulagement des misères. C’est sans doute ainsi qu’est née sa vocation d’aide aux plus démunis.
Son frère Louis a fait le Séminaire de La Côte St André, puis il fût vicaire dans une paroisse de Lyon avant de partir rejoindre son frère aîné à Madrid où il a enseigné le français dans un Séminaire.
Emilie et Louis connaissaient Jules Chaperon à Saint Georges, ils faisaient partie du même groupe d’amis.
En 1903, Emilie et sa mère vont passer quelques temps à La Martre, où l’Abbé Jules Chaperon, devenu curé, s’est installé. Il commence à accueillir des petits en mauvaise santé. Emilie décide de rester pour l’aider dans cette œuvre. C’est le début de l’engagement de sa vie, l’œuvre Notre Montagne.
Pendant 34 ans, elle ne cessera de se dévouer aux enfants et aux malheureux accueillis par l’Œuvre. C’est elle qui gèrera l’Institution au quotidien en donnant aux autres tout ce qu’elle peut de son énergie pendant que Jules Chaperon parcourt le monde afin de trouver des financements.
Pendant la première guerre mondiale, Emilie Morel convertit un pavillon de l’institution en hôpital militaire, sans grands moyens. Elle y soignera au total une centaine de blessés.
En 1922, elle est envoyée en mission à Constantinople (Istanbul) par le gouvernement français pour s’occuper de l’asile St Joseph, à Makry-Kéuy, un orphelinat accueillant les enfants rescapés du génocide arménien. Elle finira par organiser le départ d’une bonne partie de ces enfants vers la France, où ils furent hébergés et soignés par l’œuvre Notre Montagne.
Dans les années 1920, elle a passé son permis de conduire, chose rare pour une femme à cette époque mais très utile à l’Œuvre. Elle était déterminée et inépuisable quand il s’agissait d’être efficace pour le bien des enfants.
C’est au volant de sa voiture, le 26 juillet 1937, en revenant d’un pèlerinage à Notre Dame de la Clue, Saint-Auban, qu’elle a un accident fatal : sa voiture rate un virage à l’entrée du village de La Foux de Peyroules et va s’encastrer dans un parapet. Aveuglement dû au soleil ou malaise, la conductrice a été tuée sur le coup.
Les funérailles eurent lieu d’abord à La Martre, avec un vibrant hommage de la population, et de très beaux discours du maire du village et de ceux des communes voisines. Plus tard, elle fût emmenée à Grasse où un autre service eut lieu, suivi par des personnalités politiques et une foule nombreuse.
Emilie Morel repose dans le cimetière de Grasse.